La grippe Hulotte
C’est en 2004 que j’ai contracté la grippe Hulotte. J’avais placé Monsieur Hulot sur son solex, en guise de clin d’oeil, dans le décor d’une double page de mon premier livre édité au Rouergue, Fait pour ça !. Les nombreuses réactions qui suivirent cette petite “participation exceptionelle” démontrèrent que le grand pouvoir de séduction de ce génial étourdi ne s’exerce pas uniquement sur moi… mais qu’il est contagieux !
C’est donc tout naturellement que je lui ai attribué un premier rôle. Deux ans plus tard sortait l’album pour enfants Le jacquot de Monsieur Hulot, une ballade sans parole dans l’univers de Jacques Tati. L’adaptation du cinéma de Tati en images fixes me paraît couler de source. En effet, la silhouette longiligne, les attitudes et la gestuelle du personnage de Monsieur Hulot le destinent naturellement à une version papier dont les magnifiques affiches de film réalisées par Pierre Étaix, ont déjà constitué les prémisses. Ensuite, l’approche même du cinéma de Tati, son souci du détail, son sens de l’observation, l’intérêt qu’il porte aux objets, son goût pour l’architecture, son économie du dialogue et surtout son art du gag visuel m’ont renforcé dans l’envie de le voir évoluer sur papier.
Tati avait le désir que son Hulot se perde dans les films d’autres réalisateurs, comme dans Domicile conjugal de François Truffaut. Aussi Jacques Tati aurait-il peut-être aimé cette exposition, où une centaine d’illustrateurs, graphistes, artistes ont revisité son cinéma par le biais de ses personnages - Monsieur Hulot, François le facteur - ou tout simplement en faisant écho à son humour si raffiné. Mes amis, merci de m’avoir prêté main forte à la dissémination du vecteur pathogène de la grippe Hulotte. Et vive l’épidémie !
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